« PARADISE ALWAYS HIDES HELL. »

Mes yeux s'ouvrent, et pendant un instant je me demande où je suis. Un très court instant. Puis tout les souvenirs reviennent envahir mon esprit. Mes doigts vont se poser sur mes tempes et je secoue ma tête avec l'espoir de faire le vide. Mes pensées sont toujours présentes mais s'estompent quand mon ventre crie. Je soupir et essaye de faire circuler ma salive dans ma bouche. Celle-ci est toute pâteuse et ma langue a la texture du papier du verre. Je fouille dans mon sac à la recherche d'eau pour au final sortir une flasque vide. C'est vrai.

Je m'extirpe avec difficulté de mon trou. Je me pose sur un rocher et sors une lanière de poisson. Je grimace sous l'odeur. Je porte un petit à ma bouche. Légèrement salé. Heureusement que mon sac et son contenu ont fait un tour dans l'eau, sans quoi ma nourriture serait immangeable. Je me demande d'ailleurs si les eux sombres autour de la Corne d'Abondance sont la seule source. Si oui, moi et les autres sommes dans le caca. Les rencontres des assoiffés donneront de beaux combat.

Je me lève en soupirant. Je rassemble mes affaires, enfile mon manteau et poignards en main, je me remets en marche. Je parcours les galeries, mes sens en alerte, l'oreille tendue. Mon regard est attiré vers une lumière au loin. Inconsciemment je me dirige vers elle. Erreur.

Je débouche dans une grotte illuminée. Des plantes, le pépiement des oiseaux, tout pour en faire un paradis. Mais je n'oublie pas où je suis. L'ensemble, bien que beau, doit être mortel. Je me suis faire prendre. J'ai agis tel un papillon, volant vers la lumière. Je me retourne avec l'espoir de rebrousser chemin mais la galerie n'est plus là. Mes yeux ne rencontrent que le roche grise. J'inspire longuement avant de faire face aux plantes.

Elles paraissent innofensives, mais j'ai appris à ne pas me fier aux apparences. Ce sont problament des mutations génétique tout comme les oiseaux que j'entends. Je serre les dents et m'enfonce dans la végétation, mes mains serrant mes poignards. Je fais mon possible pour ne toucher aucunes plantes mais ces dernières sont partout. J'avance prudemment, observant les alentours. Et c'est là que je remarque. Plus aucun son, les oiseaux ont cessés de chanter. Je me retourne et en apperçoit une demi-douzaine volant non loin de moi. Je ne montre aucune réaction et poursuis.

La végétation s'agite devant moi. Je m'arrête avec une légère appréhension. Je regarde mes armes, bien maigres devant ce qui se profile. Je pense non pas à tout ce que je peux faire, mais à tout ce que je ne peux pas faire avec. Et c'est avec un très léger soulagement que je vois apparaître la fille devant moi. Je remarque le trident à sa main. District Quatre. Une carrière.

À ma grande surprise elle le lache et se jette sur moi. Je tombe sous ce poids soudain. Elle en profite pour sortir un couteau de je sais où. Sourire carnassier aux lèvres, elle tente de le planter dans mon œil. Ma tête dévie vers la gauche. Je tente de lui planter mon poignard dans son épaule. Elle pousse un cri bien avant que je la touche. L'odeur du sang emplie l'air. Et c'est là que je les vois. Les plantes et leurs dents énormes. Je me retiens de crier à mon tour. La fille regarde son pieds, ou plutôt l'endroit où il aurait dû se trouver. Cette vision d'horreur bien loin de m'achever, me réveille. Je raméne mes genoux contre ma poitrine et éjecte mon assaillante dans les plantes. Je me relève, récupère le couteau qu'elle a laché et part en courant.

L'affreuse végétation tente de me dévorer. Je dégage le chemin à l'aide de mes poignards. Mon sac subit un bien mauvais traitement. Ma seule source de nourriture étant dedans je le ramène sur ma poitrine. Une douleur aïgue envahit mon épaule. Je me débats et la plante lache prise. Je cours, je cours et finit dans une galerie sombre. Je regarde derrière moi, m'attendant à voir les plantes mais rien. Juste le noir complet. Je m'effondre sur le sol. Mon épaule m'élance douloureusement. J'enlève mon sac et mon manteau et l'examine. Les dents ont pénétrés pronfondément. Il me faudrait de l'eau et un bandage. Je n'ai pas d'eau mais j'ai de quoi faire un bandage. Je découpe une bande de tissus dans ma veste et l'attache sur mon épaule. Du moins, j'essaie. Mais ce n'est pas facile. Au bout de quelques minutes, j'arrive à obtenir quelque chose de convenable. Avec un soupir, je me laisse aller, mon épaule valide contre la paroi. Après un court répit je me lève, rassemble mes affaires et repart. Je serais bien restée sur place si ma crainte de revoir cet enfer vert n'existait pas.

Après une heure de marche, je m'engage dans une étroite galerie. Celle-ci finit en un cul de sac. Ce n'est pas vraiment prudent de rester ici, mais je suis bien trop fatiguée. Je m'asseois et sort un morceau de poisson. Je prends mon temps pour le manger. Mon organisme demande de l'eau. Je ferme les yeux. Ça serait vraiment bien si je réussissais à m'endormir. Je laisse mes pensées dérivées, priant pour que le sommeil vienne.

« LEAVE ME.»