Horton & Kathy Dans mon monde à moi, y'a que des petits pouneys qui bouffent des arcs-en-ciel et font des cacas papillons. Pourquoi tu me regarde comme ca ? Le chemin de l'asile de fou, tu dis ? Bien sur que je le connais, je l'emprunte très souvent, tu sais !

J'aurais déjà dépassé les limites.

Quand je me mets à divaguer ainsi dans mes pensées, je préfère tout lâcher, partir, et aller courir. Courir jusqu'a ... dépasser les limites. C'est ainsi que j'ai soudainement arrêté mon activité du moment, qui étais de tenter de planter une pouce de pommier que j'avais récupéré au Marché, et je l'ai laissé tomber par terre. Les racines de la minuscule pouce s'éparpillaient dans l'herbe du jardin. Ne faisait absolument pas attention à ces détails, je me suis mise soudainement à courir. Je ne voulais pas faire l'effet d'une folle aux gens de mon District alors j'ai fait passer ma course pour un "jogging" afin de garder la forme. J'ai continué à courir d'un pas régulier, sans aucun acoups. D'après la réaction des passants, j'en déduis que je jouais bien la comédie. C'est ainsi que je pris le train. Ou plutôt, que j'attrapais le train, qui était tout simplement presque déjà parti. N'ayant pas eu le temps de voir sa direction, je m'approchais de la petite pancarte indicative. Je me dirigeais vers le distric 4. Moi qui voulais visiter le District 11. Dommage. Mais ce n'était pas une si mauvaise chose puisque je connaissais déjà le District 4 et contrairement à ma première exploration clandestine là-bas, je ne risquais pas autant de me perdre. Et puis, la vision de la mer, l'horizon, l'infini, j'aimais beaucoup cela.

Le train allait vite. Ma mère avait le vertige, lorsqu'elle prenait le train. La tête lui tournait. "Le paysage défilait trop vite" disait-elle. Personnellement, j'aime beaucoup la sensation de vitesse. Mais, en dehors du paysage que l'on voyait à travers des fenêtres, rien ne nous indiquait que l'on bougeait. Ce détail m'a toujours émerveillée. J'attendis patiemment. Une demie heure, je crois. Je ne suis pas sûre. Il paraît que je n'ai absolument pas la notion du temps. Bref. Nous dirons ; Un peu plus tard. Donc : Un peu plus tard, le train s'arrêta enfin dans le District 4. Je descendis les marches. Enfin, j'ai tenté de descendre les marches. Et avec ma maladresse habituelle j'en ai raté une. Comment m'ont perçu les habitants de ce District étranger ? Telle une gourde ? Une empotée ? J'ai décidé d'ignorer leurs haussements de sourcils narquois et me suis dirigée vers le port

J'ai marché un peu le temps d'arriver au port. Ce n'était pas très loin mais à tout de même trois bon quarts d'heure à pieds. J'ai donc marché tranquillement. Cela tranchait totalement avec ma course de tout à l'heure. En tout les cas, courir m'a fait changer mes idées et m'a détendue. Décidément, ca ne devais pas être mon jour. Ma bonne étoile et/ou mon ange gardien m'avaient abandonnés tout les deux car après la désastreuse tentative de planter un pommier, puis mon ratage de marche, je me pris les pieds dans un filet de pêche. Déconcertée, je criais mais personne ne pouvait me voir. Dans un sens, heureusement, car cela m'aurait tourné en ridicule à un point inimaginable. Je me suis débattue. Après un long combat avec cet objet inanimé, je réussis à m'extirper du filet ... Avant de glisser dessus ! Et de me retrouver à rouler sur le sol sablonneux. Tout d'un coup, je ne sais pas comment, je sentis que j'étais en train de tomber. J'ai ouvert mes yeux, que j'avais fermé afin de ne pas me prendre du sable dedans, et je pus découvrir que je chutais dans un trou assez profond. C'était assez étrange qu'un trou soit creusé là. Ce ne fut que quand je me retrouvais de nouveau emprisonnée par quatre ou cinq filets de pêche à la fois que je compris que c'était une sorte de réserve. Ah ! Quelle journée déprimante !

Je vis le ciel s'obscursire. Lassée d'attendre que quelqu'un passe par là et m'aide à m'en sortir, je m'endormis. En effet, j'avais tenté de me sortir de ce trou gigantesque en me servant des filets comme d'une corde ou d'autres tentatives de ce genre, en vain. Ce fut la pluie qui me réveilla. J'étais de nouveau en train de divaguer. Je repris plusieurs fois avec surprise à tenter de démarrer une conversation avec moi-même ou de me donner des ordres toute seule. Je lâchai bêtement :

" _ Symptomes de Schyzophrénie. "

Je le lançai apparement un peu fort, car je vis une tête qui se pencha au dessus du trou.