Je me réveille. La veille, après le bain de sang, j'avais trouvé un endroit à peu près sûr - un trou assez large dans une galerie - qui me permettait d'être cachée. Par contre, si quelqu'un m'avait trouvé, je n'aurai eu aucune chance de m'en sortir pour la simple raison qu'il n'y avait qu'une issue assez étroite. Fort heureusement, personne n'est venu me déranger.
Il fait noir mais un tout petit peu de lumière filtre par le plafond, ce qui me laisse penser qu'on est le jour mais que l'arène veut que personne n'y voit. C'est là que je comprends l'utilité des lunettes de "soleil". Elles permettent de voir dans le noir et j'en suis heureuse. Je les mets et y voit tout de suite plus clair, comme en plein jour.
J'ai mal aux articulations puisque j'ai dormi sur la pierre et je suis toute engourdie à cause du froid. J'espère ne pas être malade, car l'eau d'hier était glaciale, l'air n'était pas des plus chauds et j'avais dû dormir sans couverture. Du bain de sang jusqu'au soir, j'avais eu le temps de sécher et je suis assez résistante aux maladies mais cela ne change rien. On ne savait jamais.
Je mange et bois un peu puis j'avance dans les galeries. Il fait assez froid mais mes vêtements retiennent un peu de chaleur.
Je garde ma main sur la garde de mon épée. J'avais accroché ma dague à ma ceinture en cas de besoin.
Je progresse en silence dans les galeries sombres. La mort pouvait survenir à tout moment, et j'ai peur. Je suis attentive au moindre bruit, moindre craquement, et c'est grâce à cela que j'évite les quelques pièges ou éboulements qui pourraient survenir. Finalement, tous les livres que j'avais lu sur le sujet - les grottes - me seront utiles.
à un moment, je glisse et me rattrape de justesse à la paroi. Devant moi, un trou béant se forme et au fond, des stalacmites assérées qui m'auraient tuées si je ne m'étais pas retenue. Je fais demi-tour et je double mon attention. Je venais de frôler la mort et quelque chose me disait que ce n'était qu'un avant goût à ce que me réservait la suite.
à la fin de la journée, il ne s'est toujours rien passé d'important. Je me retrouve un autre endroit sûr où dormir et m'endort paisiblement - dans la mesure du possible - ma main sur mon épée pour me rassurer et je suis heureuse d'être encore en vie à la fin de la deuxième journée. Il fallait que cela dure le plus longtemps possible.